SESSAD de BOUXWILLER
DNA du 7/11/2013
BOUXWILLER : Nouveau service d’accompagnement social
Sur le chemin du bien-être
Parce que la vie d’un enfant ou d’un adolescent n’est jamais un long fleuve tranquille, il est parfois nécessaire de faire appel à des professionnels de l’éducation et de la santé pour les aider à faire un bout de chemin. Le Sessad (service d’éducation spécialisée et de soins à domicile) de Bouxwiller est un nouvel interlocuteur possible. Rencontre.
Depuis quelques semaines, une nouvelle structure d’accompagnement social fonctionne à Bouxwiller et accueille les enfants et jeunes adultes, de 4 à 20 ans, qui souffrent de troubles du comportement et ont des difficultés d’apprentissage.
« Cela permet de “détricoter” ce qui ne va pas et de “retricoter” quelque chose»
Ce suivi par des professionnels (voir encadré) socio-éducatifs et de santé se fait dans le milieu naturel de l’enfant ou de l’adolescent, au sein de sa famille et de l’école. Le Sessad (service d’éducation spécialisée et de soins à domicile) intervient à la demande des parents, « quand le besoin d’une distanciation thérapeutique se fait sentir », explique Françoise Egner Suss, directrice de l’ITEP (institut thérapeutique éducatif et pédagogique) Les Tilleuls à Scharrachbergheim, dont dépend le Sessad de Bouxwiller.
« Nos interventions sont demandées, et nécessaires, quand tout le monde a été éprouvé dans l’entourage de l’enfant. Cela permet de “détricoter” ce qui ne va pas et de “retricoter” quelque chose, dans le but d’un bien-être et d’un mieux-être pour tous », ajoute la directrice.
Les troubles du comportement ainsi pris en compte peuvent s’exprimer de façon active (violence, problème de concentration, opposition) ou passive (retrait social, repli sur soi, manque de confiance). La finalité étant que l’enfant retrouve sa place dans sa famille, à l’école, dans la vie associative, etc.
La prise en charge par un Sessad est d’autant plus intéressante qu’elle peut éviter un placement en établissement spécialisé. Celui-ci étant préconisé quand les autres solutions ont échoué et que le maintien dans la famille n’est plus possible. « Le placement en internat n’est pas définitif, c’est un passage lorsque l’expression de la souffrance est trop importante pour que l’enfant ou l’adolescent reste dans son milieu ordinaire. On peut être en situation de handicap pour un temps seulement », analyse Françoise Egner Suss.
Lorsqu’un suivi par l’équipe pluridisciplinaire du Sessad se met en place, les visites dans la famille, par un professionnel à la fois, se font jusqu’à 4 à 5 fois par semaine, puis s’espacent lorsque les relations s’apaisent et que la situation évolue. Cet accompagnement dure en moyenne 18 mois. Des groupes éducatifs avec les enfants, le mercredi après-midi, permettent de les voir évoluer et d’observer leurs capacités relationnelles. « Les parents savent élever leurs enfants, nous les aidons à surmonter un “accident” de parcours, un moment difficile. Notre objectif est que chacun retrouve son rôle, sa place », explique à son tour le chef du service Sessad, Christian Leininger. Si la famille est au cœur de ce dispositif, le partenariat avec d’autres professionnels et institutions en charge d’enfants est primordiale également. Comme par exemple, l’Education nationale, les services de protection de l’enfance, les médecins, etc. Les psychologues scolaires, notamment, font parfois appel au Sessad, lorsque les situations sont inextricables. Il intervient aussi à la demande des enseignants pour mener une médiation scolaire entre la famille et l’école, sur la base d’une convention de collaboration.
Un Sessad pour le nord-ouest
du département
Le projet d’implanter un Sessad à Bouxwiller date de 2008. Et s’est concrétisé tout récemment. « Cette partie nord-ouest du département, la région de Bouxwiller et l’Alsace Bossue, n’était pas couverte par un service comme le nôtre. La proximité avec les familles est importante. Nous avons maintenant aussi une permanence à la Maison des services de Drulingen, et nous nous déplaçons bien sûr dans les familles », commente la directrice. Le Sessad de Scharrachbergheim, dont Bouxwiller est une extension, a été créé en 1999. Il a en charge une vaste zone de Saverne jusqu’à Wisches et dispose d’un agrément pour 15 places. Et l’ARS (agence régionale de santé), qui finance les Sessad, a donc lancé un appel d’offres pour dix places sur le secteur de Bouxwiller, décroché par l’équipe de Scharrachbergheim.
Quant au résultat de ce travail au plus près des familles, les résultats sont satisfaisants. « Nous faisons des bilans réguliers à la fin des suivis, et ils sont positifs. Les familles retrouvent leurs repères et sont confortées dans leur savoir-faire », conclut le chef de service Christian Leininger. « Il n’y a pas un seul type de famille qui fait appel à nos services, tout le monde peut être confronté à des difficultés d’éducation et de troubles du comportement », ajoute Françoise Egner Suss. D’où l’utilité d’un médiateur extérieur.
par Simone Giedinger